Marie-Thérèse Nguyễn Hữu Hào, née le 14 décembre 1914, fût la dernière impératrice consort de la dynastie Nguyễn qui règna sur l'Empire d'Annam, après avoir épousé, en 1934, l'empereur Bảo Đại.


L'empereur Bảo Đại et son épouse, en voyage à Paris.
Avant son mariage, elle avait, comme Françoise Sagan, effectué ses études au sein de l'externat secondaire de la congrégation Notre - Dame, rue de Ponthieu à Paris, alors plus communément appelée " Couvent des oiseaux ".
Après son retour en Indochine, gardant un excellent souvenir de son séjour au pensionnat, elle décida, une fois devenue impératrice, de soutenir la création d'un établissement similaire à Đà Lạt, en offrant des terrains, pour sa construction.
Cet établissement vit le jour en 1935.
On l'appela " Couvent de Notre Dame du Lang Biang ", du nom de la montagne située à environ une dizaine de kilomètres au nord de Đà Lạt, mais le nom le plus utilisé par la grande majorité de ses professeurs et pensionnaires reste le " Couvent des Oiseaux ".

Le " Couvent de Notre Dame du Lang Biang " à Đà Lạt.
Cette école devint alors alors la plus prisée de toute la riche bourgeoisie du sud Vietnam, elle était située dans la charmante petite ville de Đà Lạt, aussi chic, à l'époque, que le très réputé seizième arrondissement de Paris.
L'établissement, réservé aux jeunes filles, vit affluer, coté français, des filles de fonctionnaires et de colons aisés. Les grandes familles vietnamiennes, laotiennes ou cambodgiennes y inscrivirent également leurs enfants, car soucieuses de leur donner le meilleur de l'éducation occidentale.
L'élite féminine vietnamienne a été formée ici avant de fuir, hélas, aux quatre coins de la planète.
Cette école, représentait tout à la fois l'apprentissage des bonnes manières, l'excellence en terme d'éducation et un formidable relais de la langue et de la culture française.
Elle représentait également une Indochine idéalisée, avec une cohabitation réussie entre plusieurs cultures, tout en constituant un oasis de sérénité au milieu d'un pays en plein bouleversement.
Devant le succès de cet établissement, dès 1937, un deuxième ouvre à Hà Nội ( Notre Dame du Rosaire ), puis un troisième, en 1950 à Sài Gòn ( Régina Mundi ).
C'est là, au numéro 228, de la rue 228 Nam Kỳ Khởi Nghĩa, que je suis mes cours de vietnamien, avec s½ur Héléna.
Dans quelques jours, une fois les festivités du Tết Nguyên Đán, le nouvel an lunaire, passées, les travaux de démolition de la vieille église, vont débuter.
Le bâtiment accuse son âge et de vilaines fissures lézardent ses murs.
La nouvelle construction englobera le lieu de culte, ainsi qu'un immeuble de plusieurs étages, destiné à abriter des salles de classes, pour les enfants qui étudient à cet endroit.

Projet des travaux de l'église Régina Mundi, à Sài Gòn.
Il est plus que certain que les religieuses qui vivent à cet endroit, vont éprouver un sentiment de nostalgie, en voyant disparaître cette petite chapelle qu'elles appréciaient tant.
La nouvelle construction sera beaucoup plus grande et pratique.
La chapelle sera alors au premier étage et le rez de chaussée constituera une sorte de préau ouvert sur les côtés, permettant d'abriter les jeux des enfants, lors de la saison des pluies et offrant une protection contre les rayons du soleil, le reste de l'année.
Partage