La retraite, enfin, j'espère en profiter longtemps, très longtemps...

Cette ligne de 84 kilomètres, ouverte en 1932, permettait aux riches colons français en villégiature à la montagne, de relier rapidement Đà Lạt à la côte, sans avoir à emprunter le médiocre réseau routier de l'époque.



Sur ces 84 kilomètres de voies, seuls 7 subsistent de nos jours, afin de relier la gare de Đà Lạt à celle de Trai Mat, près de la Pagode Linh Phước ( Chùa Linh Phước ).
Tout est actuellement à l'abandon, ou à reconstruire, les ponts, les tunnels, la voie, les gares.



Pour permettre à nouveau aux trains de circuler sur cet itinéraire, les investissements sont estimés à près de 29.000 milliards de VN Đồngs, soit plus d'un milliard d'€uros.
Ce montant astronomique risque de faire capoter ce projet, d'autant plus que la rentabilité de cette ligne ne semble absolument pas évidente.

La pagode Kim Liên est l'un des 12 premiers monuments du Việt Nam à avoir été reconnus comme monuments nationaux, à partir de 1962, en même temps que, par exemple, la pagode au pilier unique et les tours Cham de tout le pays, comme celles de Ponagar, à Nha Trang, de Mỹ Sơn, ou de Poshanư, près de Mũi Né, à Phan Thiết.



En Asie, l'architecture des bâtiments suit une logique d'équilibre et d'harmonie et tout est réalisé scrupuleusement, en fonction du résultat esthétique final.
Le mur de la pagode Kim Lien est un élément d'une valeur très spéciale.
Construit en brique, celui-ci était en parfaite harmonie avec les trois portes et les toits recouvrant la structure en bois richement sculptée.
Le mur tout nouvellement construit est environ cinquante centimètres plus haut que l'ancien, ce qui modifie l'équilibre esthétique de l'ensemble.



En plus de cela, les briques neuves ne sont pas très appropriées, lors de la restauration d'un tel monument historique.
Les deux portes latérales, donnant accès aux jardins, ont également été remplacées, par de plus hautes, ce qui, en plus de modifier l'aspect initial de la Pagode Kim Liên, affecte la symbolique qui voulait qu'en entrant, lors du passage de l'embrasure d'une porte trop basse, on était obligé de baisser la tête, pour ne pas se cogner, comme pour s'incliner en signe de respect.



Ici, le travail est rapide et celui qui parle le plus fort est considéré comme le chef de chantier, alors, le temps de s'apercevoir de l'erreur, le nouveau mur est achevé, sans que personne ne s'émeuve de la destruction d'un vestige historique, surtout pas les ouvriers, payés à la tâche et dont le niveau d'instruction et les habitudes liées au régime, ne leur permettent pas, voire leur interdisent, de se poser des questions concernant la pertinence de leurs actions.
Les associations de protection des sites vont devoir redoubler de vigilance, si l'on ne veut pas voir disparaître de beaux monuments irremplaçables.